Historique
Avec 135 ans d’existence, l’ODD est un monument historique qui fait partie du paysage métropolitain. Créé en tant que Laboratoire Municipal d’Analyses en 1888 pour la Ville de Nice, les activités initiales se dirigeaient vers le contrôle sanitaire et alimentaire, avant de se concentrer sur l’eau et l’environnement.
Il a été rattaché successivement à la Communauté Nice Côte d’Azur, puis à la Communauté Urbaine Nice Côte d’Azur.
En 2002, l’appellation change pour le « Laboratoire de l’Environnement », puis en 2009 devenir l’ « Observatoire du Développement Durable ». En 2012, le laboratoire a été récupéré par la Métropole Nice Côte d’Azur telle qu’on la connait aujourd’hui. L’ODD était souvent rattaché à une Direction de l’Environnement.
Le laboratoire s’est un peu promené dans Nice :
- Fin XIXe et jusqu’aux années 1930, il est installé dans l’ancienne station agronomique au 22 rue Delille. Les locaux sont ensuite utilisés pour créer une annexe de l’école Rothschild (« Saint-Jean-Baptiste »).
- Puis le labo s’est déplacé dans l’ancienne villa Baudoin, à l’angle Delille / 8 rue Hôtel-des-Postes avec plusieurs projets non aboutis dans les années 1950-1960 de reconstruction sur site puis de déménagement jusqu’au labo de l’environnement de Ferber-Haliotis.
Avant 2009, le laboratoire avait une activité importante avec des marchés sanitaires sur la qualité de l’eau avec l’ARS, avec une cinquantaine d’agents dans le même bâtiment (construit dans les années 2000).
Une expertise reconnue dans le domaine de l’analyse des eaux.


L’équipe et ses Missions
L’équipe est constituée de 16 agents permanents, 6 non-permanents (alternants) et 1 en CDD nouvellement arrivé, en tout 23 personnes, réparties sur différents secteurs.
Le laboratoire est divisé en plusieurs parties :
- Une partie expérimentale : Laboratoire d’analyses
1 plate-forme d’analyses chimiques qui représente 80% de l’activité
1 plate-forme d’analyses biologiques
- Un secteur prélèvement, des agents dédiés aux prélèvements sur le terrain, équipés de véhicules
- Un service support comprenant un accueil secrétariat et un pôle clientèle.

Le laboratoire a la particularité d’avoir des clients. Les clients, le service exploitation ou Haliotis font appel à l’ODD pour faire des analyses sur tous types d’eau, eau potable et eaux usées, eaux de surface (analyses de la qualité eau de baignade).
L’ODD dispose d’une portée d’accréditation délivrée par le COFRAC (Comité Français d’Accréditation), un système qui certifie la qualité des analyses. Le laboratoire est soumis à la norme 17025 (différents référentiels de qualité).
L’ODD est capable de répondre aux exigences de la norme avec un processus de traçabilité pour l’enregistrement et le suivi des échantillons à travers les différentes étapes qu’il va subir durant son passage au Laboratoire, jusqu’à l’édition des rapports d’analyses.
En termes d’activités sur la plate-forme biologie (activité historique) : le laboratoire a toujours fait des analyses bactériologiques sur l’eau de consommation humaine. C’est une activité faite sur des eaux prélevées sur le réseau, avec beaucoup de crèches de Nice comme clients par exemple.
En bactériologie, c’est également dans ce secteur que le Laboratoire va analyser la qualité des eaux superficielles (eaux de baignade et de loisirs) pour la recherche de pathogènes.
Depuis 2022, le laboratoire sous la direction de Yannick MAMINDY-PAJANY a mis en place de nouveaux secteurs d’analyses qui ont pour vocation de développer de nouvelles méthodes, en éco-toxicologie par exemple, avec le développement de tests pour analyser la toxicité des eaux en cas de rejet des stations d’épuration dans les milieux naturels. On demande à l’ODD de caractériser la toxicité potentielle que peuvent générer ces rejets dans le milieu naturel.
Au niveau de la biologie moléculaire et de la virologie, le Laboratoire a un certain nombre de paramètres et d’analyses plutôt rapides avec des appareils type PCR (qui signifie « Polymerase Chain Reaction », ou réaction de polymérase en chaine) pour avoir des indications sur la présence de pathogènes dans différents types d’eaux.
Ces nouveaux développements sont liés aux nouvelles réglementations qui vont s’appliquer suite à la mise en place de la Directive Européenne Eau Potable et la réglementation sur la réutilisation des eaux usées (REUT). Ils requièrent de nouveaux paramètres que le Laboratoire n’avait pas l’habitude d’analyser. Ces démarches en sont encore dans la phase de développement.
Le Laboratoire a un secteur dédié à la chimie générale, avec des paramètres assez classiques comme le PH, la conductivité, les nitrates pour analyser les eaux de consommation et les eaux usées.
Ces analyses sont notamment effectuées sur les stations d’épuration (STEP). Des échantillons d’Haliotis sont récupérés tous les jours à différents endroits de la station pour vérifier son bon fonctionnement.
Ce sont des paramètres réglementaires de caractérisation de l’effluent avant rejet dans le milieu (DBO Demande Biochimique en Oxygène / DCO Demande Chimique en Oxygène) : la charge polluante et carbonée, l’azote, le phosphore …
Pour le secteur de la chimie inorganique, il consiste à l’analyse d’éléments traces métalliques, notamment pour le Service Process Qualités Eaux, qui gère les prélèvements sur les stations d’arsenic. Il y a des stations de traitement d’arsenic dans l’arrière-pays, qui fonctionnent sur des processus de fixation sur des substrats absorbants à suivre à travers le temps. C’est le Laboratoire qui assure l’analyse de l’arsenic avec une technique particulière.
Egalement beaucoup de demandes de suivi de la présence de plomb dans l’eau de consommation sont adressées au laboratoire, mais aussi des demandes concernant le fer et l’aluminium (dans les crèches par exemple), ainsi que d’autres éléments métalliques présents dans des effluents de tous types.
Pour le secteur de la chimie organique, le laboratoire va analyser la présence de médicaments, pesticides, toutes sortes de composés qui peuvent se retrouver dans le milieu rejets suite à des rejets industriels ou agricoles, et autres activités anthropiques. Le Laboratoire dispose de différents appareils de pointe pour analyser ces polluants.
Des prélèvements sont réalisés par une équipe dédiée aux rejets industriels, sur le réseau ou à la sortie des rejets car ils ont pour mission de contrôler les rejets sur le réseau avant qu’ils ne rejoignent la station. Sur ces rejets, le laboratoire effectue une recherche de micropolluants (chimie organique et inorganique).
L’ODD dispose également d’un secteur matrice solide avec l’analyse de bouts de stations d’épuration sur tout le territoire de la Métropole.
Le laboratoire s’occupe d’une activité classique d’analyses à des clients internes et quelques prestataires externes, mais a également établi des partenariats avec différentes entreprises et entités présentes sur le territoire.
Un Premier Partenariat
Dernier en date, un partenariat avec le CHU (Centre Hospitalier Universitaire) de Nice avec la participation au projet RES2MED (RESidus de MEDicaments et de gènes de RESistance aux antibiotiques dans l’environnement).
Le CHU a obtenu un financement de l’ARS (Agence Régionale de Santé).
Objectif du projet : rechercher la présence de résidus de médicaments et de gènes de résistances bactériennes dans les effluents du CHU et de la ville (notamment sur Haliotis).
Pour ce projet, l’ODD est intervenu sur la partie recherche et analyse de pathogènes (via extraction d’ADN) avec son secteur de biologie moléculaire. Cette analyse a été faite en collaboration avec la plateforme génomique EcogenO de l’université de Rennes.
L’ODD a procédé à aider à l’extraction d’ADN pour détecter des gènes de résistance à partir de cette matière génétique et EcogenO l’analyse. La recherche s’est portée sur les bactéries e.coli et entérocoques pour l’ODD, et le laboratoire de pharmacologie du CHU s’est intéressé aux médicaments avec une analyse d’un certain nombre de molécules dans ces eaux usées.
Un vrai partenariat avec une réflexion commune sur le sujet.
Horizon 0 Plastique Métropole

L’activité de l’ODD est majoritairement centrée sur l’eau, et quelques matrices solides. Globalement, 6 000 échantillons sont reçus par an pour les analyser, avec 40 000 paramètres physiques ou biologiques à l’année.
Dans le cadre du projet de la Métropole « Horizon Zéro Plastique », chaque direction a été sollicitée pour proposer des solutions et des actions à mettre en place en vue de cet objectif. Parmi les actions d’Eau d’Azur, l’ODD assure l’analyse des micro-plastiques pour pouvoir en faire un diagnostic complet.
Cette nouveauté a été l’occasion pour le laboratoire de faire l’acquisition de nouveaux matériels analytiques de pointe pour répondre à cette demande. Ces appareils arriveront en 2023, et constituent 300 000€ d’investissement.
Une mise au point des différentes méthodes sur les matrices est nécessaire pour ce nouveau type d’analyses : eau de consommation humaine, eaux usées, eau de mer, bouts solides (type station d’épuration), bouts de potabilisation … En tout, c’est une grande diversité de matrices à étudier pour rechercher le nombre de particules plastiques et leur nature.
Leurs missions à long terme concernent également la recherche de nouveaux clients, la recherche de financement ainsi qu’Horizon Zéro Plastique de la Métropole.
Les Analyses Environnementales
Parmi les autres missions du laboratoire, il y également les analyses environnementales de nombreuses typologies d’eaux. Par exemple, des analyses de poissons ont été effectuées avec une association pour rechercher la présence de médicaments. Le laboratoire est en capacité de prendre en charge différents types de matrices environnementales.
L’ODD est également présent pour accompagner les services demandeurs de toute la Métropole, pas seulement Eau d’Azur. L’ODD ayant été rattaché à Eau d’Azur en janvier 2022, il conserve des liens étroits avec la Métropole du fait de leur histoire commune sur de nombreux sujets.
Objectif : être disponible pour les différents acteurs impliqués dans l’analyse environnementale.
Les Perspectives de L’ODD
Concernant les perspectives futures, le projet est de reconstruire le Laboratoire en parallèle de la nouvelle station d’épuration Haliotis 2. L’objectif est d’avoir un laboratoire qui répondra aux nouvelles normes, de renforcer les installations et de se diriger de plus en plus sur de l’innovation et une activité de partenariats plus importante.
La configuration actuelle des installations impose ses limites, et ne permet pas par exemple la détection de COVID dans les eaux usées.
Le Laboratoire souhaite s’améliorer dans le domaine de la Recherche et du Développement. Sans rentrer en compétition avec d’autres laboratoires de R&D, l’ODD dispose d’outils très performants qui permettront à ses collaborateurs de s’orienter sur des sujets plus innovants (comme les micro-plastiques et les nano-plastiques), et non plus uniquement de l’analyse classique et conventionnelle.
Cette nouvelle construction permettra de conserver l’activité d’analyses tout en développant des activités complémentaires, avec les partenariats avec des start-ups et des laboratoires de recherche universitaire par exemple.
Cette vision plus large vient compléter la stratégie actuelle. Ce futur laboratoire sera si performant qu’il ne pourra se cantonner juste à l’analyse.

